Aller au contenu principal

Dossier
En anjou, les Cultures de plein champ ont pris l’eau

Depuis octobre dernier, le Gaec du Melinais, à Sainte-Gemmes-sur-Loire, subit les conséquences de la pluviométrie. Noyée dans le champ, la production de choux d’hiver est perdue. 

En 23 ans d’activité, Pascal Beaujean ne se souvient pas avoir vu des conditions climatiques aussi “extrêmes”. Le maraîcher espère que les prochains mois seront plus cléments. 
En 23 ans d’activité, Pascal Beaujean ne se souvient pas avoir vu des conditions climatiques aussi “extrêmes”. Le maraîcher espère que les prochains mois seront plus cléments. 
© AA

“Un automne et un hiver à oublier”. C’est ainsi que  Pascal Beaujean parle des derniers mois qui se sont écoulés. Après une saison 2011 compromise par la crise du concombre, 2012 se passait mieux pour la production maraîchère. Un élan coupé par l’excès de précipitations, dès octobre : 350 mm d’eau sont tombés sur les terres de Sainte-Gemmes-sur-Loire en octobre-novembre-décembre. Dont 200  pour le seul mois d’octobre. “Nous avons perdu 200 000 pièces de salades d’automne”, commente le producteur du Gaec du Melinais. Noyée aussi, la quasi totalité de la culture de choux d’hiver. Quant au poireau, il a subi une perte de rendement de 25 % et la saison s’est terminée avec un mois d’avance, fin février. “Entre les dégâts sur le  chou et le poireau, le Gaec a perdu 200 000 euros”, a calculé le producteur. La hausse des cours du poireau en fin de campagne n’a cependant pas permis de compenser la perte.

Trois semaines de
décalage pour la salade
La nouvelle saison de salade a commencé difficilement, avec des températures basses et une pluviométrie encore importante. Au Gaec du Melinais, qui compe 60 hectares de cultures, la salade -laitue, batavia, feuille de chêne- représente 60 % du chiffre d’affaires de l’exploitation. Il s’y produit  5 millions de têtes par an. Cette année, la saison a débuté avec trois semaines de retard sur le calendrier habituel. “Autant de chiffre d’affaires en moins pour les mois à venir. Et les cours de la salade sont globalement moins soutenus que l’année passée, en baisse de 10 à 15 centimes par pièce par rapport à 2012”, explique le producteur qui commercialise les légumes auprès des grossistes et de la grande distribution. “On prend difficilement le relais de la salade du sud de la France”.

Pas d’emplois saisonniers
Des conséquences sur la trésorerie de l’exploitation, et aussi pour les salariés. Le Gaec emploie une quinzaine de permanents. En cette période, il devrait, en conditions climatiques normales, employer quatre à cinq saisonniers. “Nous n’en avons aucun aujourd’hui et nous avons dû réduire un peu les horaires pour les permanents”. Dans ce contexte, la modification du dispositif d’exonération de charges pour l’emploi de travailleurs occasionnels, effective depuis le début d’année, tombe mal. Pour le producteur, “cela n’incite pas à embaucher”.

Des sols matraqués
Des retombées également sur l’état des sols. “Ces conséquences sont moins chiffrables, mais les sols ont été matraqués, et il y a même de la casse dans le matériel”. Le tassement des sols devrait rendre difficiles les prochaines mises en culture, craint le producteur. 
Avec une visibilité économique assez restreinte, très dépendante des aléas climatiques,“la gestion de l’exploitation se résume  aujourd’hui en un mot : la prudence”, confie le maraîcher.

S.H.

 

À découvrir dans l'Anjou agricole du 19 avril un dossier spécial "Maraîchage" :
Dégâts de culture p. 9-10 - Mécanisation p.10 - Formation p.11

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Le défilé des champions et championnes de ce Festi'Elevage 2025
Une 29e édition frustrante
Pour la 2e année consécutive, le sanitaire était au cœur des discussions dans les travées du Festi'Elevage de Chemillé, un peu…
Antoine d'Amécourt
On nous empêche d'intervenir au nom de la protection de la biodiversité

Quel regard portez-vous sur les incendies de forêts qui se multiplient dans notre pays, et en particulier…

Il ne s'agira plus d'un tarif d'achat fixé par l'Etat mais d'un complément de rémunération, constitué du prix du marché corrigé par une prime pour respecter le tarif contractualisé.
Une nouvelle tarification pour le photovoltaïque sur toitures
Grâce aux grands bâtiments dont elle dispose, l'agriculture a participé largement à la production d'électricité solaire. À l'…
1 bovin sur 2 positif à la FCO
Ces dernières semaines, que ce soit en Normandie ou en Bretagne, les annulations des comices agricoles et autres concours bovins…
La Ferme Aquacole d'Anjou se réinvente

La Ferme Aquacole d'Anjou de Morannes-sur-Sarthe,  créée en 1990, continue à développer des projets. Pionnière dans le…

La sélection variétale est un des leviers majeurs d'adaptation au changement climatique. Vilmorin-Mikado sélectionne des laitues résistantes aux maladies comme la fusariose, le bremia...
La filière a besoin d'être sécurisée
Semae a organisé une journée dédiée aux semences et plants, le 5 septembre, au siège de Vilmorin- Mikado à La Ménitré. Eau,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois