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Biodiversité
Le coteau saumurois, gîte de choix pour les chauves-souris

Avec ses cavités troglodytiques et ses souterrains profonds, le coteau saumurois est un lieu privilégié d’hibernation pour les chauve-souris. Mais ces mammifères volants, très vulnérables en période d’hibernation, ont besoin d’un coup de main pour survivre. Un travail conjoint de la LPO et du Parc Loire Anjou Touraine les y aide.

Alors que vient de se terminer la Cop 15 sur la biodiversité, il n’est pas inutile de rappeler le rôle des chauves-souris, ces mammifères volants assez méconnus : tout comme les oiseaux, les chauves-souris renferment une immense diversité. « On en recense 1 500 espèces dans le monde, et 36 en France. On en découvre encore, puisque depuis le début des années 2000, 3 espèces ont été découvertes en France », explique Benjamin Même-Lafond, chargé de mission LPO Anjou et spécialiste passionné des chauves-souris. Ces animaux sont des auxiliaires indispensables des cultures, venant par exemple, dans les vignes, chasser le soir les ravageurs de la grappe. Des alliées particulièrement gourmandes, puisqu’une pipistrelle commune de 5 grammes peut consommer jusqu’à 3 000 insectes par nuit...
Très riche en galeries souterraines, la trentaine de kilomètres du coteau saumurois, de Montsoreau à Gennes-Val de Loire, est un habitat d’exception pour les chauves-souris. Elles parcourent plusieurs centaines de kilomètres, depuis les Charentes notamment, pour y passer l’hiver. « Cette concentration de souterrains est assez unique en Europe. L’accès est facilité par les éléments naturels. La Loire et le Thouet constituent de véritables autoroutes à chauve-souris », souligne Benjamin Même Lafond. Chaque hiver, des milliers d’individus viennent hiberner, représentant une vingtaine d’espèces. En Pays de la Loire, la LPO estime à 25 000 le nombre de chauves-souris présentes en hibernation l’hiver.


Une meilleure connaissance des populations

Malgré leur présence en grand nombre dans nos contrées, les chauves-souris sont menacées d’extinction. Les chauve-souris sont particulièrement vulnérables en période d’hibernation.  Souvent ouvertes à tous les vents, les cavités abritent diverses activités humaines (intrusions, jeux de rôles, paintball....) qui dérangent les chauves-souris. « Si elles sont souvent réveillées, elles perdent de l’énergie, un peu comme une batterie de téléphone portable. Et lorsqu’elles n’ont plus d’énergie, elles meurent d’épuisement », décrit Bastien Martin, technicien au Parc naturel régional Loire Anjou Touraine.
Pour protéger les chiroptères, le Parc travaille depuis 2009 avec la LPO, s’appuyant aussi sur un réseau de bénévoles. Dans un premier temps, les gîtes d’hibernation ont été recensés. Des monuments historiques, comme le château d’Azay-le-Rideau, sont aussi entrés dans la démarche. Ces actions bénéficient du soutien des deux régions (Pays de la Loire et Centre Val de Loire) et des deux départements (49 et 37). « 36 gîtes ont été conventionnés avec leurs propriétaires, et la moitié d’entre eux sont protégés », explique Bastien Martin. Le gîte le plus peuplé abrite plus de 1 000 individus. Des grilles ont été installées à l’entrée de cavités pour en interdire l’accès, comme à Dampierre-sur-Loire, où 200 chauve-souris ont été recensées. Récemment, le périmètre Natura 2000 Vallée de la Loire a pu être étendu au coteau calcaire du Saumurois, incluant ainsi les sites d’hibernation des chauves-souris, et ouvrant la possibilité de faire appel également à des fonds européens pour la protection des précieux chiroptères.
S.H.

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